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A la suite des multiples remarques homophobes entendues sur le plateau de l’émission de C8 « Touche Pas à Mon Poste » (TPMP), le MAG Jeunes LGBT condamne la banalisation de l’homophobie et de la transphobie. Face à la multiplication de ces actes qui témoignent d’une homophobie et d’une transphobie tristement ordinaires, l’association interpelle Cyril Hanouna, présentateur de TPMP, la chaîne C8 ayant diffusé l’émission, et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).

 

Au lendemain de l’IDABLHOT, un signal alarmant pour la jeunesse

Le 18 mai 2017, au cours de l’émission Touche Pas à Mon Poste (TPMP), Cyril Hanouna a organisé un canular téléphonique consistant à piéger des homosexuels après avoir posté une fausse annonce sur un site de rencontres gay. Répondant sur haut-parleur à l’appel d’un inconnu, M. Hanouna a perpétué des stéréotypes déshumanisants et stigmatisants des hommes homosexuels, une méthode particulièrement utilisée en Russie pour effectuer une chasse aux sorcières résultant en des violences, des tortures, voire des purges comme en Tchétchénie.

TPMP n’en est pas à sa première bavure. Même si le ton de l’émission est considéré comme léger, il reste imprégné de propos qui reflètent les fondements d’une société oppressive. Rappelons que l’orientation sexuelle de Matthieu Delormeau a par exemple été – et reste – instrumentalisée à des fins « humoristiques ». De son coming-out forcé aux réflexions graveleuses, il subit quotidiennement la pression de ses collègues.

L’émission de M. Hanouna s’adresse à un public particulièrement jeune, donc par conséquent très influencé par les propos tenus lors de cette émission, et notamment en ce qui concerne des jeunes LGBT. Le MAG Jeunes LGBT déplore que de tels propos puissent affecter les jeunes LGBT ou en questionnement, téléspectateurs de TPMP.

 

Derrière l’homophobie ordinaire, l’absence de réaction de C8, du CSA et le blanc-seing des annonceurs

Le MAG Jeunes LGBT condamne avec la plus grande fermeté le laxisme de la chaîne C8, qui, forte des pics d’audiences provoqués par les frasques de son présentateur vedette, semble se féliciter des recettes publicitaires additionnelles suscitées par les visionnages de ces émissions au lieu de s’alarmer des offenses proférées par Monsieur Hanouna à l’encontre des populations LGBT. L’association s’alarme également de la faible mobilisation du CSA face à ces agressions répétées et toujours plus violentes diffusées aux heures de grande écoute et visant un public de plus en plus large à mesure que la chaîne les rediffuse à volo sur le web.

Nous condamnons également avec la plus grande fermeté les propos homophobes et sexistes tenus par M. Hanouna lors de ses émissions, et attend de ce dernier qu’il présente des excuses publiques pour cet énième débordement au caractère discriminatoire.

En l’attente d’un signal fort, le MAG Jeunes LGBT en appelle aux annonceurs pour qu’ils retirent leurs investissements publicitaires de cette émission. L’association interpelle également la chaîne C8 pour qu’elle prenne position au plus vite, par respect pour la victime de ce canular, mais surtout afin de clarifier sa ligne éditoriale, qui se retrouve plus que jamais entachée par cette homophobie manifeste.

 

Le MAG Jeunes LGBT alerte les autorités

En sa qualité de représentante de la jeunesse LGBT, l’association a interpellé le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) afin de faire condamner les propos tenus par Cyril Hanouna. Face à la gravité de ces propos, la pleine mobilisation des autorités audiovisuelles est une absolue nécessité.

« Dans un pays où les jeunes LGBT ont 2 à 7 fois plus de risques d’effectuer une tentative de suicide, il est inconcevable qu’un leader d’opinion tel que Cyril Hanouna participe à la banalisation du discours homophobe auprès d’un public jeune et influençable » s’alarme Omar Didi, Co-président du MAG Jeunes LGBT.

 

 

A propos du MAG

Le MAG Jeunes LGBT (Mouvement d’Affirmation des Jeunes Gais, Lesbiennes, Bi & Trans) est une association de jeunes lesbiennes, gais, bi et trans âgé-e-s de 15 à 26 ans. Depuis sa création en 1985, elle accueille toutes les personnes qui passent la porte de ses locaux et leur propose des activités de convivialité, culturelles et militantes pour s’affirmer et sortir de l’exclusion. Son rôle est également de faire de la prévention et de lutter contre les LGBTphobies (lesbophobie, gayphobie, biphobie et transphobie). L’association, fondée en 1985, est agréé « Jeunesse et éducation populaire » (délivré par le Ministère de la Jeunesse en 1999), « service civique » et « association complémentaire de l’enseignement public » délivré par les rectorats de Créteil, Paris et Versailles, elle est également soutenue par le Conseil de l’Europe, la Commission Européenne, la Ville de Paris et la Ville de Strasbourg.